Les violences sexuelles peuvent provoquer des conséquences physiques durables. Douleurs, tensions, troubles digestifs ou hormonaux… le corps réagit, parfois longtemps après les faits. Il n’existe pas de symptôme unique, ni de réaction “normale”.
L’étude ACE (Adverse Childhood Experiences), publiée en 1998, a montré un lien fort entre violences subies dans l’enfance et apparition de troubles chroniques à l’âge adulte. Ces répercussions touchent aussi bien la santé physique que le bien-être global.
Quels sont les impacts physiques ? Comment les reconnaître, et pourquoi en parler ? Mauve t’explique.
Conséquences physiques : les effets immédiats sur le corps
Les violences sexuelles peuvent affecter profondément le corps. Certaines conséquences apparaissent dès les premiers jours : blessures, douleurs, troubles somatiques… D’autres s’installent plus lentement, mais n’en sont pas moins réelles.
Parmi les conséquences immédiates possibles, on retrouve :
- des blessures physiques, comme des hématomes, coupures ou lésions ;
- des douleurs chroniques qui s’installent précocement : douleurs pelviennes, abdominales, musculaires ;
- des troubles somatiques : maux de tête, vertiges, nausées, tensions, difficultés à respirer ;
- des troubles du sommeil, dès les premiers jours (insomnies, cauchemars, réveils en sursaut) ;
- des réactions digestives ou hormonales : douleurs intestinales, troubles du cycle menstruel, fatigue intense ;
Certaines personnes ressentent aussi une hypersensibilité au toucher ou un retrait corporel. D’autres ne perçoivent pas tout de suite ce que leur corps vit, parce que l’état de choc ou de sidération masque temporairement les effets.
Ces signes peuvent être isolés ou combinés, mais ils ne doivent pas être minimisés. Ils ne sont ni exagérés, ni imaginaires. Ce sont des signaux réels que le corps envoie. En parler à un·e professionnel·le formé·e permet d’être écouté·e, de poser des mots, et de recevoir une prise en charge adéquate.
Conséquences physiques : quand les douleurs restent dans le temps
Après des violences sexuelles, certaines douleurs peuvent s’installer dans le temps pendant des semaines, des mois, voire plus.
Cela peut être des douleurs dans le dos, le ventre, la tête, les muscles… ou une fatigue permanente, qui peuvent persister longtemps après l’agression. Parfois, on ne sait pas exactement où ça fait mal, mais le corps semble tendu, lourd, comme s’il gardait tout.
Ces douleurs sont ce qu’on appelle parfois des troubles somatiques : le corps réagit au traumatisme, même si les examens médicaux ne montrent rien de visible. Ce n’est pas “dans la tête”. Ce sont des douleurs bien réelles, qui méritent d’être prises au sérieux.
Le stress lié aux violences peut aussi dérégler le sommeil, les règles, l’énergie, ou même le système immunitaire. Tu peux tomber malade plus souvent, ou te sentir toujours épuisé·e.
Tout cela peut être difficile à expliquer ou à faire entendre. Mais tu n’es pas seul·e. Il existe des professionnel·les formé·es, qui savent reconnaître ces signes et t’aider à les soulager, à ton rythme.
Les signes physiques liés à la mémoire du traumatisme
Les traumatismes liés à la violence sexuelle peuvent laisser des traces, comme des troubles somatiques ou des sensations de douleur récurrentes. Par exemple, des modifications dans la perception corporelle ou des sensations de gêne ou d’inconfort dans la région génitale peuvent apparaître, même en l’absence de blessures visibles.
Parfois, les réactions du corps ne sont pas permanentes, mais reviennent dans certaines situations, sans prévenir.
Il peut s’agir de tensions, de tremblements, de nausées, de bouffées de chaleur, ou encore de difficultés à respirer. Ces réactions peuvent survenir à l’approche d’un examen médical, dans un lieu précis, ou simplement à l’écoute d’un mot, d’une odeur ou d’un geste.
Ce sont des réponses physiques involontaires, souvent liées à la mémoire du traumatisme. On peut aussi ressentir une hypersensibilité au toucher, une fatigue importante, ou au contraire une sensation de déconnexion du corps, comme si l’on n’était plus vraiment là.
Ces signes sont parfois difficiles à expliquer aux autres, voire à soi-même. Mais ils sont fréquents, et ils méritent d’être entendus. Ils montrent que le corps a été marqué. Et que même longtemps après les faits, il continue à se protéger comme il peut.
Les conséquences possibles pendant la grossesse, l’accouchement et le post-partum
Les violences sexuelles peuvent avoir un impact sur la santé reproductive. Certaines personnes constatent des effets pendant la grossesse, au moment de l’accouchement ou après, durant la période du post-partum.
Pendant la grossesse, le corps peut être plus vulnérable. Les violences peuvent aggraver les douleurs existantes, perturber le suivi médical ou raviver certains souvenirs. Le stress chronique lié au traumatisme peut aussi affecter la santé physique : fatigue intense, troubles du sommeil, douleurs, difficultés à se projeter…
L’accouchement peut être vécu comme un moment difficile, surtout si le consentement n’est pas pleinement respecté ou si la personne se sent contrainte. Certaines positions, gestes ou paroles peuvent réactiver des souvenirs douloureux.
Enfin, en post-partum, il peut y avoir des douleurs persistantes, un épuisement physique important, des tensions dans le lien au corps, au bébé ou à l’entourage, difficultés à allaiter, des douleurs pelviennes ou des troubles du plancher pelvien.
Ces impacts peuvent aussi influencer la santé reproductive globale, la dynamique familiale et la récupération postnatale. La reconnaissance de ces conséquences est essentielle pour offrir un soutien médical et psychologique adéquat aux personnes victimes.
Questions fréquentes
Quels sont les signes physiques immédiats d’une agression sexuelle ?
Les signes immédiats peuvent inclure des blessures visibles comme des coupures, des ecchymoses, des déchirures ou des saignements au niveau génital ou d’autres parties du corps. Il peut aussi y avoir des douleurs, des œdèmes ou des irritations.
Les violences sexuelles peuvent-elles causer des infections ?
Oui, les violences sexuelles augmentent le risque de contracter des infections sexuellement transmissibles (IST), qui nécessitent un dépistage et un traitement pour éviter des complications à long terme.
Le stress notamment chronique peut déprimer le système immunitaire et favoriser des infections urinaires ou des mycoses à répétition.
Quels sont les effets à long terme des violences sexistes et sexuelles sur la santé physique ?
Les effets à long terme peuvent inclure des douleurs chroniques, des troubles du sommeil, une fatigue chronique, et une vulnérabilité accrue aux maladies du fait de la faiblesse du système immunitaire induite par le stress chronique.
Les violences sexuelles peuvent-elles laisser des traces physiques invisibles ?
Oui, en plus des blessures visibles, il existe des traumatismes internes ou des troubles somatiques comme des douleurs inexplicables, des troubles du métabolisme ou endocriniens, souvent liés au stress prolongé ou aux traumatismes non traités.
Que faire en cas de suspicion de violence sexuelle pour prévenir ou traiter ces impacts ?
Il est essentiel de consulter rapidement un·e professionnel·e de santé pour effectuer un examen médical complet, dépister d’éventuelles infections, et recevoir une prise en charge adaptée pour traiter les blessures et les conséquences physiques.
La violence sexuelle peut-elle aussi affecter la santé mentale ?
Oui ! Les traumatismes physiques sont souvent accompagnés de conséquences psychologiques et psychiques, telles que le stress et l’anxiété, ce qui souligne l’importance d’une prise en charge globale.
Est-ce que c’est normal d’avoir mal sans cause médicale visible ?
Non, il n’est pas normal de ressentir des douleurs persistantes ou inexpliquées sans cause médicale évidente. Ces douleurs peuvent être liées à un traumatisme psychologique ou physique non visible, comme ceux provoqués par des violences sexuelles ou autres traumatismes. Il est important de consulter un·e professionnel·e de santé pour un examen complet afin d’évaluer ces symptômes et envisager une prise en charge adaptée.
Est-ce que les douleurs physiques peuvent être liées à un traumatisme sexuel passé ?
Oui, les douleurs corporelles chroniques ou récurrentes peuvent être la manifestation physique d’un traumatisme sexuel passé. Les traumatismes peuvent laisser des séquelles invisibles ou des sensations de douleurs liées à la réactivation de souvenirs, souvent associées à des réponses biologiques du corps, comme des troubles du plancher pelvien ou des modifications du rapport au corps.
Qu’est-ce qu’un traumatisme sexuel ?
Un traumatisme sexuel est une expérience de violence sexuelle non consentie qui laisse une marque durable sur la personne victime, tant sur le plan psychologique que physique. Cela entraîne souvent des répercussions psychiques (sentiment de honte, culpabilité, troubles émotionnels) et somatiques (douleurs, troubles du corps). Une prise en charge spécialisée et globale est nécessaire pour aider la personne à reconstruire son bien-être et sa confiance en soi.